Dans la première moitié du XIXeme siècle, à l'époque romantique, se développe en France un intérêt des classes les plus aisées et les plus cultivées pour les chansons de tradition orale recueillies dans le monde rural.
En 1852, le ministre de l'Instruction Publique lance l'idée de la publication d'un Recueil général des poésies populaires de la France. Un Comité centralise à Paris les contributions collectées partout en France par un réseau d'enseignants, principalement, ainsi que quelques érudits locaux. Le recueil prévu ne paraîtra jamais. L'initiative a toutefois le mérite de donner le goût du terrain aux correspondants du projet et à bien d'autres, qui publient parfois eux-mêmes le fruit de leurs collectes.
Les nombreux ouvrages publiés à cette époque, et jusqu'au premier conflit mondial, ont l'avantage de rendre disponible un abondant répertoire.

Au début du XXeme siècle, on entre dans l'ère du phonographe.
Il s'enregistre chansons, musique instrumentale et récits en langue régionale. L'étude de ce que l'on nomme alors le "folklore musical" entre pour plusieurs décennies dans une période très institutionnelle. L'ethnomusicologie apparait et ces institutions se consacreront, jusqu'à nos jours, à l'étude des musiques exotiques et lointaines (incluant celles recueillies dans les anciennes colonies françaises) mais aussi au domaine français par le Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNATP) créé en 1937.
Signalons, en parallèle au MNATP, le travail de plusieurs musées et associations régionaux, ainsi que de quelques autres spécialistes, parfois universitaires.

Les années 1960 voient le développement d'un mouvement qu'on pourrait qualifier de ''régionaliste", et porté notamment par les fédérations d'éducation populaire. Naissent de cette mouvance diverses associations très ancrées sur le terrain, et s'intéressant à la globalité culturelle des territoires.
Le monde des passionnés de ces musiques va s'élargir de manière très rapide et changer de visage, à partir de la fin des années 1960, avec l'arrivée d'un "revival", souvent appelé en France "mouvement folk". Sur un modèle apparu quelques années plus tôt aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, des jeunes, surtout d'origine urbaine, se prennent de passion pour les Musiques et danses du monde rural.
En réaction au contexte global d'avènement de la société de consommmation, ils voient dans les cultures populaires (jugées "en voie de disparition") une source d'inspiration pour construire un projet de société alternatif... ou pour faire de la musique autrement. Certains ont en outre des préoccupations identitaires, et ont à coeur de défendre leur langue et leur culture, vues comme opprimées par la culture française jacobine dominante. On se (re)découvre breton, corse, occitan, alsacien...
Par centaines, ces collecteurs d'une nouvelle génération partent à la recherche de chanteurs et de musiciens (violoneux, vielleux, cornemuseux, accordéonistes...) ayant fait danser dans les bals et les noces du monde rural.
Ils tissent bien souvent des liens très forts avec eux et s'approprient leur répertoire pour faire leur propre musique.
A partir du début des années 1980, la grande vitalité de ce mouvement revivaliste obtient une reconnaissance institutionnelle. Pour le Ministère de la Culture (et bientôt, pour les acteurs concernés), la musique "folk" devient musique "traditionnelle". Elle entre dans les structures d'enseignement (conservatoires). La FAMT, future FAMDT (Fédération des Associations de Musiques et Danses Traditionnelles) est créée en 1985, réunissant les associations issues du folk comme du mouvement "régionaliste".

L'un des principaux mérites du revival est d’avoir proposé une autre vision de la musique traditionnelle et des interprètes "de tradition". Sur le terrain, les collecteurs ont rencontré et fréquenté des hommes et des femmes à la personnalité bien marquée, et tous différents, tenants de modes d'expression artistique tout aussi intéressants et élaborés que ceux développés dans d'autres franges de la société. Ils étaient capables de fournir un discours pertinent et profond sur leur pratique. Dans leur interprétation de chansons ou d'airs instrumentaux, ils faisaient constamment preuve de choix esthétiques personnels.

Nous avons traversé cette période effervescente avec enthousiasme et y avons puisé ce qui a grandement contribué à nous construire comme musiciens traditionnels.
Voici très brièvement ce que l'on peut en dire :

Philippe a rencontré plusieurs personnages musiciens dans la Creuse qui lui ont livré répertoires et techniques de jeu à la vielle à roue et à la cornemuse (voir onglet personnages).

Pierre et Jean-Marc ont effectué au début des années 80, un certain nombre d’enregistrements sur la culture orale en pays de Luchon (Pyrénées centrales).
Ces documents sonores ont été déposés auprès du Conservatoire Occitan de Toulouse en 2000. Ils sont consultables par tous. Vous trouverez le catalogue ainsi que les coordonnées en bas de page.
C’est également durant cette même période qu’ils ont rencontré le dernier joueur d’accordéon diatonique en activité de leur région : Jean MOUNIC de Trébons (voir onglet personnages).

Liens :

REPERTOIRE MUSICAL ET ELEMENTS DE LITTERATURE EN HAUT COMMINGES

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CONSERVATOIRE OCCITAN DE TOULOUSE (Le Centre de Documentation)